Le Blog de Tatjana

En tant que thérapeute, j'ai vu dans mon cabinet des personnes ayant subi des abus et souffrant de stress post-traumatique. Elles arrivent avec un malaise corporel dont elles aimeraient se débarrasser, ayant souvent épuisé les méthodes de thérapie classiques ou les traitements médicaux. Certains n'ont même jamais mentionné à personne qu'ils ont subi des abus à un moment donné de leur vie.

Et s'ils ont eu le courage de dire quelque chose sur ce traumatisme, ils sont parfois tombés dans l'oreille d'un sourd ou ont été tout simplement ignorés par leurs médecins ou thérapeutes.

Souvent, je dis à mes élèves que les patients expriment ce que le thérapeute est prêt à entendre et à supporter. Cela ne signifie pas que les patients n'essaieront pas de dire quelque chose, mais que le thérapeute ignorera inconsciemment l'information.

Dans ma pratique de médium, il semble que je reçoive aussi des clients qui ont malheureusement vécu des traumatismes, qui sont parfois mis à jour par un défunt. Par exemple, des esprits, qui ont été des agresseurs de leurs vivants, vont apparaitre dans les séances de médiumnité et demander pardon. Mais parfois, il peut s'agir d'un proche décédé qui a pris connaissance depuis son décès de l’abus subi par la personne et la guide vers une séance pour qu'elle révèle enfin son secret et cherche une aide thérapeutique.

Lorsque j'ai commencé à pratiquer la médiumnité, je pensais que tout était lumière, amour, paix et bonheur dans le monde des esprits. Dans la plupart des cas, c'est le cas ! Mais lorsque l'âme passe en revue sa vie après la mort, elle prend conscience du mal qu'elle a fait. Elle veut aider à guérir la victime qu'elle a blessée et trouver sa propre guérison.

Lorsque je présente les preuves du monde des esprits à mes clients qui ont été victimes d'abus, la guérison peut commencer si le problème n'a pas été abordé au préalable. Entendre parler d'une expérience traumatisante par une tierce personne, comme un médium, peut apporter la reconnaissance nécessaire. Pour certaines personnes ayant subi des abus, il est difficile de trouver les mots pour exprimer ce qui s'est passé. C'est pourquoi une séance de médiumnité peut être utile dans une certaine mesure.

Des études sur les animaux indiquent que les expériences traumatisantes affectent l'ADN du sperme et des ovules et peuvent modifier le comportement des générations futures.

Une étude menée à l'université Emory, aux États-Unis, a montré que des souris exposées à l'odeur des fleurs de cerisier et simultanément mises en danger produisaient dans leur sperme une souche d'ADN dont la survie serait bénéfique aux générations futures. Sans savoir que l'odeur des fleurs de cerisier représente un danger, la progéniture s'enfuira intuitivement pour se mettre en sécurité.

Dans ce même contexte, il est bien connu que certains parasites et virus deviennent immunisés contre certains composés chimiques, comme c'est le cas pour les antibiotiques.

Les humains ont fait de même au cours de leur évolution; nous nous sommes adaptés à notre environnement et avons évolué. Cependant, pour une raison quelconque, nous ne nous adaptons pas bien aux traumatismes et au stress répétitif. Certaines personnes ont tendance à mieux surmonter le stress que d'autres, tandis que d’autres souffrent d'une série de problèmes physiques et mentaux découlant d'une expérience traumatisante. Les traumatismes ne sont pas forcément liés à des abus! Un traumatisme peut également survenir lorsque nous sommes spectateurs d'un accident.

Les animaux sauvages semblent mieux surmonter les expériences traumatiques que nous, les humains. Lorsqu'un animal est attaqué par un prédateur, mais qu'il parvient à s'échapper, son corps se débarrasse de l'énergie piégée et stressée.

Lors de certaines attaques, les animaux font semblant d'être morts. Il s'agit d'une réponse inconsciente de protection qui rend l'attaque moins douloureuse. Et certains prédateurs se désintéressent de leur proie lorsqu'elle est inanimée, donnant ainsi à l'animal attaqué une chance de se "réveiller" et de se mettre en sécurité.

Les humains font de même; nous nous figeons face à un traumatisme; c'est une réaction innée au cours de laquelle nous défragmentons spontanément l'esprit, le corps et l'âme; c'est comme un puzzle qui aurait été démonté. La défragmentation nous protège de la douleur, elle déconnecte l'esprit du corps.

Une fois le traumatisme passé, nous sur-intellectualisons un évènement et voulons le comprendre que par notre mental. Mais aucune des parties ne "comprend" ce qui s'est passé, et l'énergie stressée accumulée reste bloquée et gelée dans le corps, ce qui se traduit par une douleur physique, une maladie et/ou un trouble émotionnel.

La plupart d'entre nous pensent que notre partie mentale provient du cerveau avec le circuit neuronal, les synapses et les neurotransmetteurs. Mais notre « moi » authentique est plus profond que le cerveau; c'est la conscience et l'âme qui créent les pensées. Nous pouvons donc voir notre cerveau comme un ordinateur physique et l'âme comme la mémoire de la machine, qui pourrait être dans le cloud.

Hérophile, médecin grec, 300 ans avant J.-C., père de l'anatomie, a remarqué que la glande pituitaire avait une structure singulière. En comparaison, d'autres segments du cerveau sont en symétrie, comme les hémisphères gauche et droit du cerveau.

La glande pinéale est la première glande à se former chez le fœtus et se distingue 49 jours après la conception. Herophilus a conclu que cette glande avait un rôle essentiel dans notre corps et pouvait être le portail de notre conscience.

René Descartes pensait que l'hypophyse ou la glande pinéale était le "siège" de notre âme, dans lequel se forment toutes nos pensées.

Lorsque nous sommes éveillés, notre cerveau est perçu comme "actif". Lorsque nous dormons, il semble être "en pause" ou se reposer. Cependant, comme nous le savons, notre cerveau ne s'éteint jamais; de nombreuses choses se produisent pendant le sommeil. Par exemple, la glande pinéale semble être plus active la nuit pendant le sommeil.

Notre glande pinéale est une usine chimique produisant différentes substances qui réagissent alternativement à la lumière du soleil et à la nuit. Grâce à ces différentes synthèses de substances chimiques, comme la mélatonine et la sérotonine, notre corps peut créer l'un des composés psychédéliques les plus puissants, le DMT, la diméthyltryptamine. Ainsi, notre âme peut s'exprimer à travers la formulation du mélange psychédélique, qui produira des rêves pour travailler les expériences que nous avons vécu pendant la journée.

C'est également le cas lors d'expériences traumatiques; nous rêvons de l'incident afin que l'âme puisse faire remonter à la surface ce qui nous dérange et nous permette de le surmonter.

Les chamanes d'Amérique du Sud utilisent le breuvage Ayuwasca, qui ressemble au DMT présent dans le corps. L'Ayuwasca a une concentration plus élevée de DMT par rapport à celle produite par notre corps. Le DMT donne la perception du voyage astral et des phénomènes paranormaux.

Lorsque le DMT est pris ou créé par notre corps, notre âme nous fait prendre conscience de notre véritable identité et du monde qui nous entoure. Le DMT est également produit lors d'expériences de mort imminente (EMI).

Le psychiatre Rick Strassman M.D. décrit dans son livre "DMT - The spirit molecule":"La production de DMT dans la glande pituitaire représente le monde non matériel ou le processus énergétique. Elle nous permet de transmettre consciemment l'expérience du moment de notre force vitale dans les manifestations les plus extrêmes.

Lorsque notre force vitale entre dans le corps du fœtus, elle passe par l'hypophyse et déclenche le premier engorgement primordial du DMT. Chez certains d'entre nous, le DMT hypophysaire nous accompagne lors d'expériences telles que la méditation, la psychose et la mort imminente. Notre force vitale quitte notre corps lorsque nous mourons, et l'hypophyse libère une nouvelle vague de cette molécule psychédélique spirituelle. " (Paragraphe du livre - DMT - La molécule spirituelle.)

L'Ayahuasca est utilisé depuis des milliers d'années par les tribus chamaniques d'Amazonie. Dans l'intention de faire une expérience de voyage chamanique et en avalant le breuvage, le part d'ombre se manifeste et est intégré par l'expérience.

Depuis quelques décennies, les chamanes d'Amérique centrale attirent les personnes à la recherche d'expériences transcendantales pour se guérir de maladies mentales.

Malheureusement, de nombreux chamanes n'offrent aux touristes qu'un trip psychédélique plutôt qu'une expérience spirituelle et une guérison authentique.

Une expérience psychédélique, telle que l'absorption de la plante Ayahuasca, permet à la conscience intérieure de l'âme de s'élever vers la conscience extérieure et de prendre conscience de cette partie de soi. Imaginez le cerveau avec plusieurs portes et couloirs qui sont fermés pendant notre fonctionnement conscient au quotidien. Ces couloirs et passages régulent notre esprit et empêchent la communication entre eux pour notre protection. Nous pouvons fonctionner "normalement" parce que ces passages sont contrôlés. Cependant, dans certains cas, notre part d'ombre créera un déséquilibre, ce qui se produit lorsque nous n'acceptons pas cette partie de nous-mêmes ou lorsque nous subissons un traumatisme. La plupart du temps, nous n'en sommes pas conscients.

Les psychédéliques peuvent aider à ouvrir les passages bloqués vers la partie obscure du soi et permettre au cerveau d'élargir sa conscience et de faire remonter à la surface de notre corps la cause profonde d'un déséquilibre dans les expériences traumatiques.

L'expansion de la conscience se produit également pendant l'hypnose, la méditation et la thérapie de régression et permet, avec l'aide d'un thérapeute, d'intégrer la part d'ombre. Certains médiums naturels "luttent" toute leur vie pour que leurs capacités médiumniques remontent à la surface. Le déni de leur moi médiumnique serait une partie de leur part d'ombre que le médium tente de réprimer. Le médium peut avoir un moment "marquant" dans un état méditatif ou un état modifié de conscience comme l'hypnose. Ou bien il peut, petit à petit au cours de sa vie, accepter ses capacités intuitives et poursuivre son chemin spirituel médiumnique. Et dans certains cas, malheureusement, une expérience traumatisante, comme la mort d'un être cher, aidera à accepter cette part d'ombre.

C'est un processus qui ne se fait pas du jour au lendemain, ni en pratiquant la méditation ou l'une des thérapies mentionnées ci-dessus ni en prenant des substances hallucinogènes.

Prendre des substances hallucinogènes juste pour planer ne mène nulle part sur le plan thérapeutique. Au contraire, sans aide thérapeutique pour intégrer la part d'ombre, cela risque de faire plus de mal que de bien.

Le rôle du chamane est semblable à celui des thérapeutes; il initie la guérison et sait comment réagir dans les situations où l'ombre remonte à la surface pour s'exprimer. Il sait également quelle quantité de substance hallucinogène est nécessaire pour que l'expérience puisse ouvrir les portes et permettre la guérison. Mais, d'un autre côté, une trop grande quantité de la substance peut être insupportable, et une trop petite quantité n'ouvrira aucune porte.

Les portes de la part d'ombre sont les passages vers l'inconscient collectif.

Carl Gustav Jung a défini le terme d'inconscient collectif, l'âme qui est connectée à tout ce qui existe.

Dans cet exemple, j'appellerai les portes des filtres, qui nous permettent de puiser dans l'inconscient collectif en cas de besoin.

Par exemple, certaines personnes ont créé un filtre imperméable qui ne permet pas à l'inconscient collectif de se connecter. Ces personnes sont complètement fermées et peuvent donner l'impression d'être déconnectées spirituellement.

D'autre part, les personnes atteintes de schizophrénie ou de psychose seraient du côté opposé; leur filtre est inexistant et peut-être même détruit. Leur âme a été affectée et le filtre détruit, c'est pourquoi nous avons besoin que certaines portes soient contrôlées dans notre quotidien. Le médium ou le chamane sait comment travailler avec sagesse avec le filtre et intégrer l'inconscient collectif sans perdre sa tête.

Les chamanes Tungus de Mongolie n'utilisent aucune substance pour entrer en transe et ont de puissantes capacités de guérison. Certains disent qu'ils sont plus puissants que les chamanes amazoniens, car ils n'utilisent que le tambour pour entrer en transe.

Mais une fois encore, la guérison ne se produit pas du jour au lendemain. Les personnes qui recherchent la guérison sont celles dont "l'âme est incomplète" et qui n'ont pas accès à la psyché/l'âme par elles-mêmes.

Comme mentionné ci-dessus, la plante hallucinogène ou le tambour et les états modifiés de conscience peuvent plonger la personne dans la racine du déséquilibre psychique et lui faire prendre conscience de la cause.

En 2016, la revue Lancet Psychiatry a publié une étude démontrant l'efficacité des champignons hallucinogènes dans le traitement de la dépression.

Dans les pays du monde entier, des traitements et des études avec des substances hallucinogènes sous surveillance médicale ont commencé à traiter avec succès le syndrome de stress post-traumatique et l'anxiété et la dépression sévères.

Le rôle d'un thérapeute de régression et d'un hypnothérapeute est de faire remonter doucement à la surface la part d'ombre pour permettre la guérison et l’intégration.

Aucun hallucinogène n'est nécessaire, et si c'est le cas, alors seulement sous surveillance médicale. Si vous choisissez de traiter un traumatisme par l'hypnose ou la thérapie de régression, je vous recommande vivement de vous adresser à un thérapeute expérimenté qui a travaillé sur ses propres parties d'ombre. Seuls les thérapeutes qui ont fait l’expérience d’intégration thérapeutique peuvent aider et accompagner une personne dans cette démarche.

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